Force de vente mixte : définition, fonctionnement et cas d’usage pour les marques

Force de vente mixte : le meilleur des deux mondes combinés ?

Margot Bonhomme
16 décembre 2025 - 7 min de lecture

Les marques dont la présence en magasin conditionne la performance commerciale cherchent aujourd’hui un modèle capable de concilier maîtrise stratégique, flexibilité opérationnelle et couverture terrain maximale. C’est dans ce contexte que la force de vente mixte s’impose comme une organisation efficace.

Ce modèle hybride répond à un enjeu croissant des industriels, distributeurs ou acteurs du CHR, celui de déployer une exécution terrain homogène malgré la diversité des réseaux, la volatilité des volumes et les pics d’activité saisonniers.

Dans cet article, nous revenons d’abord sur les différents types de forces de vente terrain, indispensables pour bien comprendre la logique de la force de vente mixte. Vous découvrirez ensuite comment fonctionne concrètement une organisation hybride, comment les missions se répartissent entre interne et externe, et dans quelles situations les marques y ont recours. Nous aborderons enfin une question clé pour les managers commerciaux : les équipes internes et externalisées doivent-elles utiliser le même CRM pour en tirer pleinement parti, et comment mettre en place une collaboration efficace et sécurisée ?

Qu’est-ce qu’une force de vente terrain ?

Pour comprendre ce qu’est une force de vente mixte, il est intéressant de commencer au commencement : la force de vente terrain.

Elle désigne l’ensemble des commerciaux qui se déplacent physiquement sur un secteur géographique pour représenter une marque, vendre ses produits, exécuter la stratégie commerciale et assurer sa présence sur le terrain. Contrairement aux équipes sédentaires (basées au siège ou en télévente), ces équipes opèrent directement dans les points de vente : supermarchés, hypermarchés, bars, restaurants, hôtels, pharmacies ou encore magasins spécialisés.

La force de vente terrain pour connaitre plusieurs organisations que nous allons voir ensemble.

Les différents types de forces de vente terrain

Il existe plusieurs organisations selon les besoins des marques :

Les forces de vente internes

Une force de vente terrain interne regroupe les commerciaux salariés (chefs de secteur, responsables de secteur, commerciaux CHR…) de la marque chargés de visiter les points de vente sur un secteur géographique.

Ils gèrent la relation commerciale, négocient les commandes et assurent l’exécution des accords en magasin. Leur rôle inclut aussi le relevé de données terrain, le suivi des performances et la transmission d’informations au siège.

C’est l’équipe qui porte directement la stratégie commerciale de la marque sur le terrain.

Les forces de vente externalisées

Une force de vente externalisée (ou externe) regroupe les commerciaux non employés directement par la marque mais par une agence commerciale spécialisée. Ces équipes représentent la marque sur le terrain et réalisent les mêmes missions qu’une force de vente interne : visites magasins, négociation, merchandising, déploiement d’opérations, relevés terrain, reporting.

Elles interviennent au nom de la marque, souvent dans le cadre d’un contrat défini (durée, périmètre, objectifs, reporting, zones).

L’externalisation permet aux entreprises de renforcer ou compléter leur présence terrain sans recruter directement.

Les forces de vente supplétives

Une force de vente supplétive est une équipe commerciale externalisée et temporaire, mise à disposition d’une marque pour renforcer ponctuellement sa présence sur le terrain. Contrairement à une force de vente externalisée classique, qui peut intervenir sur le long terme, la force supplétive répond à un besoin précis, limité dans le temps : opération promotionnelle, lancement produit, forte saisonnalité, surcharge d’activité, absence interne.

Elle est fournie par une agence commerciale spécialisée, qui recrute, manage, forme et pilote ces commerciaux.

Les forces de vente mixtes

Il existe également un modèle hybride combinant équipes internes et renfort externe selon les périodes, zones ou objectifs. C’est la force de vente mixte.

Elle désigne une organisation commerciale qui combine une équipe interne (salariés de la marque) et une équipe externalisée (agence commerciale). Les deux travaillent ensemble, sur un périmètre défini, afin d’assurer une couverture terrain optimale.

Ce modèle permet aux marques de bénéficier de la maîtrise interne tout en profitant de la flexibilité et de la capacité d’exécution d’une force externalisée.

C’est sur ce modèle que nous allons nous pencher plus en détails.

Comment fonctionne une force de vente mixte ?

L’organisation varie selon les objectifs, mais repose généralement sur trois approches :

Répartition géographique

L’équipe interne couvre les zones stratégiques ; l’équipe externe gère les zones secondaires ou difficiles d’accès.

Répartition par typologie de magasins

Interne pour les comptes clés, enseignes prioritaires ou zones à fort potentiel ; externe pour les magasins intermédiaires, les renforts ou les réseaux spécifiques (ex. : proximité, CHR, GSS).

Répartition par missions

Les commerciaux internes se concentrent sur la relation commerciale, les négociations, les visites à forte valeur ajoutée et le pilotage.

Les équipes externalisées assurent le merchandising, les opérations promotionnelles, les relevés terrain ou les visites supplémentaires.

La marque obtient ainsi une organisation à la fois stratégique et opérationnelle.

Pourquoi choisir un modèle de force de vente mixte ?

La combinaison d’une force de vente interne et d’une force externalisée (force de vente mixte) permet d’obtenir un modèle plus souple et mieux adapté aux réalités du terrain. Les marques qui ont adoptés ce modèle disent y trouver un meilleur équilibre entre contrôle, couverture, flexibilité et coûts. Elles citent comme avantages principaux :

  • Une maximisation de la couverture terrain : plus de magasins visités, plus régulièrement, sans recruter massivement.
  • Le bénéfice d’un pilotage interne fort : l’équipe interne garde la maîtrise des priorités commerciales et des objectifs.
  • Une plus grande flexibilité : l’équipe a des renforts réguliers selon la saisonnalité, les promotions, les lancements.
  • Une optimisation des coûts : les forces externalisées peuvent être ajustées en fonction des besoins.

Les deux équipes jouent des rôles complémentaires : l’interne assure la maîtrise stratégique, l’externe apporte la capacité d’exécution.

Quand choisir un modèle de force de vente mixte ?

Voici les situations concrètes et les raisons clés qui poussent une marque à adopter ce modèle hybride.

Quand la couverture terrain interne n’est plus suffisante

Les équipes internes manquent parfois de temps ou de ressources pour visiter tous les points de vente d’un réseau. Combiner avec une force de vente externalisée permet d’assurer l’objectif de magasins visités ou d’augmenter le nombre de magasins visités. Il aide également à intensifier la fréquence des visites sur les zones prioritaires, ou couvrir rapidement les zones secondaires ou très vastes géographiquement.

Par exemple, une marque couvre correctement les hypermarchés avec ses chefs de secteur internes, mais pas les supermarchés et magasins de proximité. L’équipe externe prend en charge ces formats.

Lors des pics d’activité : promotions, saisonnalité, innovations

Cet exemple est bien connu de tous : lors des pics d’intensité (fêtes de fin d’année, saison estivale, opérations nationales, lancements produits), l’équipe interne ne peut pas tout absorber. Combiner avec une force de vente externe aide à déployer rapidement des PLV / ILV sur un grand nombre de points de vente, assurer le réassort, le facing et le merchandising intensif pendant les fortes périodes et donc, garantir une exécution homogène sur tout le réseau.

Par exemple, pour le lancement d’une nouvelle gamme en CHR : l’équipe interne gère la relation commerciale, tandis que l’équipe externe installe les PLV et réalise les dégustations.

Quand la marque veut accélérer un déploiement stratégique

Certaines opérations nécessitent une présence physique rapide et massive. Combiner les deux types de force de vente terrain permet de densifier l’action terrain pendant quelques semaines ou mois et ainsi, piloter une opération nationale en un temps record.

Par exemple, une enseigne nationale signe un nouveau plan merchandising. L’équipe interne pilote la stratégie. L’équipe externe exécute le plan dans les magasins.

En cas de sous-effectif interne (absences, turnover, zones vacantes)

Le turnover est important dans les métiers de la vente terrain. Or, ce dernier ne peut pas attendre que les RH recrutent ou remplacent un poste clé. Faire appel à des commerciaux externalisés évite des zones “muettes” où aucun commercial ne passe et maintient la relation magasin, le temps qu’un nouveau responsable de secteur arrive. Cela évite les pertes de linéaire et les ruptures dues à l’absence d’un chef de secteur ou commercial.

Par exemple, une zone Sud reste sans commercial pendant un mois. Une équipe externe prend temporairement le relais.

Pour gérer des typologies de magasins différentes

Certaines marques choisissent de gérer les enseignes stratégiques en interne, et les enseignes secondaires ou complémentaires en externe. Cela (p)réserve les ressources internes aux points de vente à plus forte valeur et délègue les magasins plus tactiques ou plus chronophages.

Cela permet de garder sa force de vente interne plus motivée : elle vend donc plus et reste fidèle à la marque plus longtemps.

Equipe mixte : est-ce que les commerciaux doivent utiliser le même CRM ?

Pour répondre rapidement : oui.

Utiliser un CRM unique pour vos forces de vente internes et externes vous garantit une seule source de vérité : commandes, relevés, photos, prix, ruptures, merchandising, visites… tout est centralisé, homogène et exploitable instantanément. Surtout, tout repose sur la même logique : mêmes formulaires, mêmes champs, mêmes process. Résultat : les écarts de méthode entre internes et externes disparaissent.

C’est d’ailleurs l’un des plus grands avantages : harmoniser la qualité des visites. Vous le savez, la donnée est le nerf de la guerre. Lorsqu’elle est collectée sur un schéma identique, elle devient immédiatement plus fiable, comparable et actionnable.

Un CRM unique permet donc de mieux comparer pour mieux piloter : suivi des visites, analyse des objectifs, priorités du moment, actions manquées… vous gagnez un temps considérable et voyez clairement où intervenir.

Cette cohérence facilite aussi la lecture des performances entre territoires et entre types de forces de vente. Impossible lorsque chacun utilise un reporting différent ; évident lorsque tout repose sur un outil commun.

Enfin, un CRM partagé vous donne le contrôle total sur la sécurité et la confidentialité de vos données. Une agence externe manipule vos informations magasins : avec un seul CRM, vous maîtrisez les accès, les droits et les exports. Et bonne nouvelle : vous pouvez même choisir une agence qui travaille déjà avec votre CRM. Pas besoin de lui imposer un outil incompatible.

Comment faire concrètement pour que internes et externes utilisent le même CRM ?

C’est faisable à condition que le CRM soit conçu pour des forces de vente mixtes et externalisées.

Voici les étapes claires.

Définir les rôles et les droits d’accès

C’est le point essentiel.

  • Équipes internes : accès complet à leur portefeuille, historique, documents.
  • Équipes externes : accès limité aux magasins qui leur sont assignés, droits restreints sur l’édition des données sensibles.
  • Managers : vision consolidée + suivi par équipe.
  • Direction : pilotage global.

Un bon CRM doit permettre un paramétrage fin de ces permissions.

Centraliser tous les magasins, tous les contacts et toutes les données

Les équipes internes et externes doivent travailler sur :

  • les mêmes fiches magasins,
  • les mêmes plans d’action,
  • les mêmes historiques,
  • les mêmes formulaires de visite.

C’est la condition pour supprimer les doublons et les écarts de suivi.

Créer des formulaires et relevés communs (adaptés selon les rôles)

Les externes ne remplissent pas les mêmes informations que les internes.

Il faut donc :

  • des formulaires communs pour l’exécution terrain (DN, prix, photos…),
  • des formulaires spécialisés pour les internes (opportunités, négos, prévisions…).

Un seul CRM, mais des parcours adaptés à chaque équipe.

Définir un planning de visites partagé

L’interne pilote → l’externe exécute → tout remonte dans le même outil.

Le CRM doit permettre de :

  • assigner des visites aux équipes externes,
  • suivre la réalisation en temps réel,
  • éviter de visiter deux fois le même magasin,
  • assurer la continuité opérationnelle.

Mettre en place une gouvernance des données

Il faut définir qui :

  • valide les relevés,
  • contrôle les photos,
  • corrige les erreurs,
  • gère les imports/exports,
  • contrôle les accès des agences.

Une équipe interne (généralement sales ops ou CRM manager) pilote la qualité des données.

Former les équipes (interne + externe)

Le CRM doit être assez simple pour que :

  • un chef de secteur interne l’utilise naturellement,
  • un merchandiser externe puisse l’adopter dès son premier jour.

La formation doit être courte, pratique, orientée terrain.

Mesurer, comparer, ajuster

Quand tout le monde utilise le même CRM, vous suivez facilement :

  • la productivité interne vs externe,
  • la qualité d’exécution,
  • la fréquence de visite,
  • la complétude des relevés,
  • les écarts terrain par réseau/zone.

Vous pouvez ensuite ajuster le mix interne/externe beaucoup plus rapidement.

CRM per tutte le reti di distribuzione
Provate Sidely gratuitamente per 15 giorni. 
Richiedi una demo
Sul pavimento
La vostra fonte quotidiana di consigli commerciali
Iscriviti
Il lato vendite
Ricevi, 2 venerdì al mese, un'analisi delle tendenze e delle novità del settore e della professione.
Ricevi la newsletter