Pourquoi votre CRM n’est plus utilisé comme prévu ?

Votre CRM n’est pas utilisé comme prévu ? Comprenez pourquoi.

Corentin Malissin
01 novembre 2025 - 6 min de lecture
Inhaltsverzeichnis

Votre CRM a été soigneusement déployé, les équipes formées, les process cadrés. Pendant quelques semaines, tout semble fonctionner : les commerciaux renseignent leurs visites, les managers consultent leurs tableaux de bord, la donnée circule. Puis, progressivement, l’enthousiasme retombe. Les champs ne sont plus remplis, les rapports deviennent incomplets, et le CRM finit par n’être qu’un outil parmi d’autres.

Ce scénario est loin d’être rare. Dans de nombreuses entreprises, le CRM est techniquement opérationnel, mais fonctionnellement sous-utilisé. Ce n’est pas un problème de discipline, mais un signe que l’outil n’est plus aligné avec les usages réels du terrain.

Dans cet article, nous analysons pourquoi un CRM finit par ne plus être utilisé comme prévu, et comment le CRM Manager peut, par un pilotage fonctionnel continu, redonner du sens et de la valeur à l’outil.

Quand un CRM bien lancé devient un outil sous-utilisé

Les premiers signaux d’un essoufflement

Un CRM n’arrête jamais de fonctionner du jour au lendemain. La sous-utilisation s’installe lentement, presque imperceptiblement. Les premiers signes sont souvent les mêmes :

  • baisse du nombre de connexions quotidiennes ;
  • données incomplètes ou obsolètes ;
  • champs obligatoires ignorés ;
  • rapports de performance faussés ;
  • commerciaux qui préfèrent leurs propres fichiers Excel.

Ce phénomène ne traduit pas qu’une résistance au changement, mais aussi une perte de pertinence de l’outil. Le CRM ne répond plus aux besoins du terrain, et l’utilisateur cesse naturellement de l’alimenter.

Le paradoxe du “bon déploiement”

Ironie du sort : les CRM les plus rapidement délaissés sont souvent ceux qui ont été déployés “dans les règles de l’art”.

Le projet a suivi toutes les étapes recommandées : cadrage précis, paramétrage complet, formation des équipes, communication interne soignée. Pourtant, quelques mois plus tard, l’usage s’essouffle.

Pourquoi un outil si bien conçu finit-il par être mis de côté ?

Parce qu’un CRM pensé “depuis le bureau” et figé dans son paramétrage initial ne peut pas évoluer avec la réalité du terrain. Les commerciaux ajustent leurs méthodes, les priorités changent, les circuits décisionnels se transforment. Pendant ce temps, le CRM reste inchangé, fidèle à sa conception d’origine.

Progressivement, il devient un outil du passé, déconnecté des pratiques réelles.

Il ne s’agit pas de remettre en cause l’importance d’un déploiement structuré. Au contraire : ce qui compte, c’est d’envisager un déploiement par étapes, laissant la place à l’observation et à l’ajustement. L’adoption d’un CRM n’est pas un événement ponctuel, mais un processus continu qui se nourrit du retour des utilisateurs.

Or, dans bien des cas, les commerciaux n’utilisent pas le CRM pour une raison simple : ils n’ont jamais été impliqués dans son choix ni dans sa configuration.

Leur manager non plus, d’ailleurs.

Ne pas intégrer le responsable d’équipe dans la réflexion amont revient à concevoir un outil en vase clos, sans prise avec le quotidien des utilisateurs.

Ce paradoxe est encore courant dans les grandes organisations : les décisions se prennent au siège, les outils sont paramétrés en central, puis déployés “parfaitement” sur le terrain… où ils ne correspondent pas aux besoins réels ; avec pour résultat un désintérêt rapide, contournement des process, puis abandon progressif. En somme, un projet réussi sur le papier, mais échoué dans l’usage.

Les causes invisibles de la non-utilisation d’un CRM terrain

Un paramétrage devenu obsolète

C’est sans doute la cause la plus fréquente : le CRM a été conçu pour un contexte donné, mais n’a jamais été réellement repensé depuis.

Les workflows, les prises de commande, les relevés de visite ou les circuits de validation ne correspondent plus aux processus actuels. Des champs obsolètes encombrent les écrans, des assortiments et produits qui n’existent plus sont encore présents, tandis que certains profils utilisateurs ne disposent plus des droits adaptés à leurs missions.

Avec le temps, cette dette fonctionnelle dégrade l’expérience et détourne les utilisateurs de l’outil. Face à la lenteur des évolutions ou l’absence de réponses à leurs demandes, les équipes trouvent des alternatives : fichiers Excel partagés, messageries instantanées, applications tierces. Autant de solutions parallèles qui fragmentent la donnée et affaiblissent la cohérence commerciale.

Pour éviter cet éparpillement, le CRM Manager doit écouter et prioriser les retours du terrain. Toutes les requêtes n’ont pas la même valeur : certaines traduisent des préférences personnelles, d’autres révèlent de véritables obstacles opérationnels. L’enjeu n’est pas de tout accepter, mais de distinguer les irritants anecdotiques des freins structurels, et d’y répondre de façon mesurée mais créative.

Sans cette posture d’écoute et d’ajustement, le CRM finit par perdre sa place centrale. L’outil officiel n’est alors plus le cœur de l’activité commerciale, mais une étape administrative que l’on contourne dès que possible.

Un outil perçu comme un fardeau

C’est exactement ce qui se produit lorsqu’on n’écoute pas les utilisateurs ou qu’on tarde à agir. Un CRM qui ne simplifie pas le quotidien des commerciaux devient rapidement une contrainte plutôt qu’un appui.

Lorsqu’un utilisateur doit renseigner plusieurs écrans après chaque visite, sans recevoir en retour de valeur utile (conseil personnalisé, rappel automatique, plan de tournée optimisé ou suivi client clair), il perd le sens de la saisie. Le CRM n’apparaît plus comme un levier de performance, mais comme une tâche administrative supplémentaire.

Peu à peu, l’outil est perçu comme un instrument de contrôle, “fait pour le siège”, plutôt qu’un outil d’aide au terrain. Le désintérêt s’installe d’abord discrètement, puis se manifeste dans les indicateurs : moins de connexions, des données incomplètes, une fiabilité en baisse.

Un CRM efficace doit au contraire soutenir l’activité des commerciaux, en les aidant à identifier leurs défis, à suivre leurs performances et à atteindre leurs objectifs dans un cadre transparent et réaliste.

La clé, c’est la communication : expliquer clairement que l’application n’a pas vocation à surveiller, mais à simplifier. En rassurant vos équipes sur son utilité concrète, vous transformez la perception de l’outil et favorisez son appropriation durable.

Une absence de pilotage fonctionnel dans le temps

Beaucoup d’organisations considèrent le projet CRM comme terminé une fois le déploiement achevé.

Le rôle du CRM Manager est alors réduit à la maintenance technique : gestion des licences, support utilisateur, corrections mineures.

Pourtant, un CRM nécessite une gouvernance fonctionnelle continue : écoute des besoins, ajustement des paramétrages, analyse des usages. Sans cette supervision, l’écart entre le CRM et le terrain s’élargit jusqu’à rendre l’outil marginal.

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Le rôle du CRM Manager : faire vivre l’outil, pas seulement le déployer

Écouter les signaux faibles du terrain

La première étape pour comprendre la non-utilisation du CRM consiste à écouter les utilisateurs.

Les commerciaux expriment souvent leur ressenti à travers leurs pratiques : si certains préfèrent un tableau Excel ou une messagerie instantanée, c’est qu’ils y trouvent un confort ou une rapidité absents du CRM.

Mettre en place des boucles de feedback (enquêtes, interviews, ateliers) permet d’identifier les irritants et les besoins réels. Ces échanges ne servent pas seulement à “corriger”, mais à reconnecter l’outil à la réalité de son usage.

Réévaluer régulièrement la configuration

Un CRM doit être pensé comme une solution vivante.

Supprimer les champs inutiles, simplifier les workflows, adapter les profils utilisateurs, s’assurer que les équipements fonctionnent et correspondent aux besoins des utilisateurs : ces actions relèvent de la gestion fonctionnelle courante.

Chaque ajustement allège l’expérience, réduit la friction et renforce la pertinence.

Les CRM Managers les plus performants travaillent dans une logique d’amélioration continue, en priorisant la valeur perçue par l’utilisateur plutôt que la complétude du reporting.

Un CRM simple et utile sera toujours mieux alimenté qu’un CRM exhaustif mais contraignant.

Faire évoluer le CRM comme un produit

Un CRM n’est pas un projet, c’est un produit interne.

Il doit être administré comme tel : avec une roadmap, des versions, des tests utilisateurs et des indicateurs de succès.

L’enjeu n’est pas seulement de corriger, mais de faire progresser l’outil en fonction des retours du terrain et de la stratégie commerciale.

Cette approche produit transforme la posture du CRM Manager : il devient le garant de la cohérence entre l’outil et les usages.

À terme, cette gouvernance itérative renforce l’engagement utilisateur et redonne au CRM son rôle central. C’est pourquoi, vous devez, en premier lieu, choisir un CRM évolutif, et facile à administrer !

Lorsqu’un CRM n’est plus utilisé comme prévu, il ne faut pas y voir un échec humain, mais un signal d’alerte fonctionnel.

Un outil délaissé est souvent un outil figé, trop éloigné des besoins réels du terrain.

Le rôle du CRM Manager est donc de maintenir le lien entre le siège et le terrain : écouter, simplifier, ajuster.

Un CRM qui évolue avec ses utilisateurs garde sa pertinence, et donc son adoption.

En fin de compte, la clé n’est pas d’avoir un CRM déployé, mais un CRM vivant : clair, utile et au service du quotidien commercial.

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